À quand l’Adoption d’une Loi contre les Violences Basées sur le Genre au Mali ?

Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, la Plateforme des Jeunes Engagés pour la Promotion de la SR et la lutte contre les VBG, a organisé une marche contre les violences faites aux femmes au Mali. La plateforme a fait un plaidoyer pour l’adoption d’une loi contre les Violences Basées sur le Genre auprès des autorités. Activistes, société civiles se sont mobilisés pour marcher tous ensemble et dénoncer la passivité des autorités face aux VBG.

Des chiffres qui font froid dans le dos

Suite à l’analyse des rapports de Demographic Health Survey DHS et selon le document de stratégie genre du PNUD pour 2018-2020 pour le Mali, la situation des VBG se présente comme suite : depuis l’âge de 15 ans, 38% des femmes ont subi des violences physiques. Plus d’une femme sur dix (13%) de 15-49 ans déclare avoir été victime d’actes de violences sexuelles à un moment de sa vie.

L’Enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS) de 2015 a montré que 76% des filles âgées de 0-14 ans ont été excisées de même que 83% des femmes âgées de 15-49 ans. La même enquête démontre que 17% des femmes de 20-49 ans sont mariées avant 15 ans et 49% avant 18 ans et que seulement 5,5% des femmes de 15-19 ans utilisent une méthode moderne de contraception. Des chiffres qui font effectivement froid dans le dos.

Les violences faites sur femmes ont atteint un seuil inquiétant

Ces dernières années nous avons assisté à des cas de féminicides, de tentatives de meurtres, de viol, souvent même collectifs. On peut citer e exemple :
– Fanta Sekou Fofana, Assassiné dans son bureau par son époux le 28 décembre 2017
– Mariam Diallo, enceinte de son conjoint a été poignardé par ce dernier jusqu’à la mort le 5 février 2015
– Kamissa Sissoko été tué à bout portant par son mari après une fête de mariage le 25 janvier 2015
– Doussou Keita, victime de viol collectif.


Cette situation s’explique en partie, par les difficultés des femmes survivantes de à dénoncer les actes de violence et à solliciter de l’aide auprès des services juridiques et de leur environnement social.


En recommandation, l’adoption d’une loi contre les VBG peut permettre à l’ensemble des acteurs de disposer d’un cadre de référence spécifique. Et ce dernier prendra en compte les aspects juridiques, sociaux et culturels relatifs à la protection sociale des femmes et des filles. Il est vraiment temps que les autorités Maliennes prennent des mesures drastiques et irrévocables contre les Violences faites aux femmes.