WomanagerStory: Aïssata Doumbia, la vendeuse de jus au gingembre aux halles de Bamako

Cette fois ci, laissons costumes, talons haut, building de côté et foulons le sol du marché, pour aller à la rencontre de ces femmes qui font aussi le Mali. Aïssata Doumbia est une Malienne âgée de 45 ans et mère de 3 enfants. Comme activité professionnelle, elle vend du jus de gingembre, bissap, et tamarins aux halles Houphouët boigny de Bamako. C’est une femme qui vout un amour inconditionnel et infini pour son métier. Voici la womanager story d’Aïssata Doumbia.

Parlez-nous de votre commerce.

J’ai commencé à vendre du jus de gingembre, il y’ a 10 ans. J’avais loué au départ une boutique aux halles de Bamako pour vendre des pagnes et autres accessoires pour femmes. Mais ce commerce s’est avéré peu florissant pour moi. J’ai donc essayé la vente de jus naturels au gingembre, tamarins…ce commerce que je considérais comme  un petit travail d’à côté, a vite commencé à engendrer des bénéfices. J’étais vraiment étonnée de la rapidité du succès des jus, j’ai donc acheté un deuxième réfrigérateur pour accroitre la vente de ce fait le bénéfice.

©Tenin Samake

Qu’est-ce que vous aimez dans votre métier ?

La première chose que j’aime dans ce métier, c’est de rafraichir les clients, étancher leur soif. La seconde chose, est le fait que ce travail me permet d’être indépendante financièrement.  Etonnant diront certains, mais j’arrive à subvenir à tous mes besoins avec ce travail. Je suis mère de trois enfants, je ne peux pas m’assoir et croiser les bras et attendre que d’autres personnes subviennent aux besoins de ma famille. Je fais ce travail pour moi et pour mes enfants.

©Tenin Samake

Quels sont les défis auxquels vous faites face dans votre commerce ?

Le vrai défi c’est durant l’hivernage, à cette période les clients  consomment moins de rafraichissements. Et évidemment les ventes en prennent un coup. Les crédits aussi constituent un défi, il arrive que des personnes prennent crédit mais ne remboursent presque jamais. Mais quand on pratique le métier de petit  commerce, nous trouvons des stratégies pour relever ces défis. Par exemple, j’ai une liste de clients dans les boutiques aux halles, qui m’achètent régulièrement deux à trois bidons d’un litre cinquante de jus par jour. Ce qui m’aide vraiment  à tenir, par ce que ces derniers constituent des clients réguliers et fidèles.

©Tenin Samake

Quels sont vos conseils pour les jeunes femmes ?

J’invite toutes les femmes à pratiquer une activité génératrice de revenus. Vous avez la responsabilité de votre vie, si vous pensez que quelqu’un viendra vous sauver ou même vous aider, vous vous trompez. Vous avez le devoir d’être financièrement autonome. Quand je sors chaque matin à 7h et que je rentre chaque soir après 18h, les gens s’étonnent. Ils blaguent même sur le rythme de travail que je m’impose. Mais tout travail dépend de l’assiduité et de la passion qu’on y met. Et surtout n’ayez jamais honte de votre travail, comme on dit il n’y pas de sous métier mais de sautes personnes