Mod’Expérience : Maria Dabo, nous parle de sa vie de mannequin

Ce mois-ci nous allons à la rencontre d’une jeune mannequin Malienne. Maria Dabo est mannequin de profession, et détentrice d’une maîtrise en lettre à la faculté des lettres et sciences du langage à Bamako. Voici la Mod’Experience de Maria Dabo

 

Parlez-nous de vos débuts dans le mannequinat

En 2014, je me suis présentée à un concours de beauté. Malheureusement je n’ai pas été retenue au casting.  Mais au lieu de me décourager, bizarrement, j’ai pris la résolution de travailler dur et de fournir plus d’effort pour gagner la prochaine fois. J’ai ensuite découvert le mannequinat, j’ai été tellement séduite par ce métier, que j’ai décidé de le choisir comme carrière. Apres  j’ai alors adhéré l’agence de mode ‘’Fashion house’’ d’Abdoulaye Diallo, qui a été pour moi la définition d’un véritable mentor.

 

 

Apres avoir adhéré Fashion House, quels ont été vos défis ?

Le premier défi a été de me lancer dans le mannequinat sans formation préalable quelque part, mais j’ai vite relevé ce défi grâce au soutien de la première agence de mode dans laquelle je travaillais.

Le deuxième défi, était au niveau de la famille et de l’entourage qui ne voyaient pas le mannequinat d’un bon œil. Au départ je me cachais pour aller aux défilés et aux répétitions.

Et le dernier défi,c’ était le fait que je ne me faisais pas toujours retenir aux castings, même après ma formation, j’avais du mal à décrocher des contrats.

Mais je n’ai compris qu’après, que cela était dû en partie à la dépigmentation, et oui je me dépigmentais à cette époque. Mon agent Abdoulaye Diallo m’a alors fortement conseillé de cesser de m’éclaircir la peau si je voulais vraiment avoir une carrière dans le mannequinat. Et bien évidemment depuis cette époque jusqu’à nos jours je ne me suis plus dépigmentée.

Et enfin petit à petit j’ai commencé à me frayer un chemin, j’ai commencé à être retenue pour les défilés. Et là je me suis fixée l’objectif de défiler sur les grands podiums dans l’avenir. J’étais déterminée et je voulais coûte que coûte réussir comme mannequin.  Et je peux dire que j’ai atteint cet objectif. Quelques grands évènements de mode auxquels j’ai participé sont entre autre : la nuit de la mode, avec Justin Adama Diakité un styliste dont je suis vraiment proche, le Mali Mode Show première édition avec Akim Soul, les  deux premières éditions du Niamey Fashion week, et j’ai aussi foulé le podium de la dixième et onzième édition du FIMA.

 

©Tenin Samaké

Qu’est-ce qui vous fait vibrer dans votre métier ?

Il y’a deux choses que j’adore dans ce métier, le premier ce sont les shootings, je ne m’en lasse jamais. J’aime être capturée par l’objectif, j’aime poser devant la caméra.

Et la seconde, ce sont les défilés. J’aime séduire le public quand je suis sur le podium. C’est aussi ça l’un des objectifs des défilés séduire les spectateurs.  Porter des créations magnifiques, être bien coiffé et maquillé, et marcher sur le podium, les yeux rivés sur soi, cela me procure le sentiment d’être reine (lol).

Néanmoins, dans mes perspectives je ne veux pas continuer dans le mannequinat, je voudrais me lancer dans le cinéma, et aussi entreprendre, ouvrir une agence de communication.

 

 

 Quels sont vos conseils pour les jeunes filles qui veulent être mannequin ?

Je les conseille en premier lieu, de travailler durement et patiemment, ne pas essayer de brûler les étapes. Suivre son propre rythme. Il n’y a rien de tel,  que de mériter le fruit de son travail, à un moment pouvoir se dire que c’est grâce à ses efforts qu’on est là où l’on  doit être, et pas grâce à autre chose.

Le mannequinat est un travail respectable, et il est temps de réaliser ce fait. Et c’est là responsabilité des femmes mannequins de prouver cela et à la famille et à la société.

Et en second, c’est de toujours se fixer des objectifs, cela aide à se trouver. Savoir ce que vous voulez réellement, ensuite se donner les moyens d’atteindre ces objectifs.

 

©Tenin Samaké

 

Quels sont les ingrédients du succès selon vous ?

La détermination, la persévérance, le courage, et l’ambition sont essentiels à tout succès de la vie.

Mots de la fin :

J’interpelle les acteurs de la mode Malienne, à mettre en place un bon système pour la rémunération des mannequins. Déjà qu’au Mali le mannequinat n’est pas un métier bien rémunéré, mais imaginez qu’après les défilés quelques fois on court pour récupérer nos sous. C’est un côté de ce métier ici au Mali qui décourage beaucoup. Nous fournissons des efforts, pour la réussite de chaque défilé, par conséquent nous méritons d’être bien rémunérés à défaut dans le temps.