[Poésie] les plus beaux textes en hommage à la femme africaine !

Aicha-Samake-par-Oumou-Traoré-pour-womanager

Ils sont nombreux les poètes qui ont écrit de beaux textes à l’honneur de la femme africaine pour magnifier la beauté, le courage et l’intelligence de celle-ci. Nous avons fait notre sélection du top 3,  retrouvez donc  dans cet article 3 magnifiques poèmes en hommage à la femme africaine.

“Femme Noire” par Léopold Sédar Senghor
“femme noire” est un poème de Léopold Sédar Senghor extrait du recueil Chants d’ombre. Dans ce texte, le poète sénegalais exprime la magnificence de la femme noire précisement africaine.

Femme noire

Femme nue, femme noire
Vétue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu’au cœur de l’été et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.
Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire
A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.
Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Eternel

“À ma mère” par Camara Laye
Sans doute l’un des poèmes les plus célèbres sur la femme africaine, “A toi ma mère” du guineen Camara Laye est un chef d’oeuvre des temps modernes. Ce poème en hommage à sa mère nous aura tous séduites.

À ma mère

A ma mère
Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère, je pense à toi…
Ô Daman, ô ma Mère,
Toi qui me portas sur le dos,
Toi qui m’allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,
Toi qui la première m’ouvrit les yeux aux prodiges de la terre,
Je pense à toi…
Ô toi Daman, Ô ma mère,
Toi qui essuyas mes larmes,
Toi qui me réjouissais le cœur,
Toi qui, patiemment, supportais mes caprices,
Comme j’aimerais encore être près de toi,
Etre enfant près de toi !
Femme simple, femme de la résignation,
Ô toi ma mère, je pense à toi.
Ô Daman, Daman de la grande famille des forgerons,
Ma pensée toujours se tourne vers toi,
La tienne à chaque pas m’accompagne,
Ô Daman, ma mère,
Comme j’aimerais encore être dans ta chaleur,

Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère,
Merci, merci pour tout ce que tu fis pour moi,
Ton fils si loin, si près de toi.
Femme des champs, femme des rivières
femme du grand fleuve, ô toi, ma mère je pense à toi…

Photocredit: @Oumou Traoré Model: @Aicha Samake

« Elégie pour une Mère Africaine » par Moise Lekpai
Moise Lekpai est un écrivain ivoirien, il a écrit ce poème à l’honneur de toutes les femmes africaines plus précisément en sa défunte mère qui est partie tôt. Dans ce texte l’auteur rend hommage à toutes ces femmes qui malgré leurs souffrances continuent de se battre pour leurs familles.

Elégie pour une Mère Africaine

Aimé à jamais sur tes genoux poser ma tête
Tes genoux qui supportèrent toutes les souffrances de femme brave, femme
paysanne. C’est pour la vie.
Toi que j’écris, femme Africaine !
Dans la solitude de la nuit tu connais le moindre battement de mon cœur
J’aurais
Je revois ces genoux qui furent pour moi plus moelleux que des coussins de laine.

Femme paysanne, femme Africaine
C’est pour toi que je crie, mère Noire !
Dans le froid de l’harmattan ta douce poitrine me réchauffait le frêle corps
Blotti contre ton sein je ressentais l’immense amour que tu portes en toi.
L’amour avec lequel tu supportas ma turbulence, mes gaffes et espiègleries
Mère, ton image à jamais restera gravée dans ma mémoire !

Femme Africaine, femme Noire
Je te loue, ô implacable guerrière du quotidien !
Zoua, l’amazone des forêts denses, l’amazone qui sait se donner en sacrifice pour les siens.
Tu sus conquérir à force de sueur et d’abnégation le respect et l’admiration de tous.
Jamais ton bras ne se reposait ni ton foyer ne s’éteignait
Tu connaissais par cœur les moindres secrets des champs
Et tu étais le pilier de la famille, la pierre angulaire de la société.

Femme rurale, femme souvent oubliée
C’est pour toi que je prononce ces mots, ô limon fertile de la sève libidinale !
Toi qui donnes la vie et s’occupe fidèlement de tes rejetons
Ton dos connut le soleil, la pluie et toutes les souffrances
Et sans rechigner dans le labeur, tu nous donnas un modèle de vie inestimable !
Mère, c’est à toi que je veux rendre hommage !
Je veux te louer pour cette douce voix qui me chantait des berceuses
Je veux magnifier ces mains angéliques qui m’essuyaient les larmes
Chantons pour ce sourire immortel qui en premier nous accueillit
Ce sourire qui guide nos pas et nous accompagne dans la vie.
Des tonnes d’encre versées, du papier noirci, des flots de paroles
Ne sauraient te dire merci pour ton chef-d’œuvre, génitrice de l’humanité !

Femme Noire, femme du monde, femme qui donne la vie
J’aimerais te serrer dans mes bras aussi forts que le permettent mes forces
J’aurais aimé toujours sentir ce chaleureux cœur battre contre le mien
A l’unisson ils chanteraient un hymne à la vie, un hymne à l’humanité
Car dans ce cœur de chair, dans ce cœur de femme, l’être faible et fragile,
Est enfermé, je vous en conjure, ce que l’humanité a de plus précieux :
L’AMOUR ! Amour du prochain, l’ amour de la vie, l’amour sacrifice de soi.
Maman, permets-moi de poser sur ta joue fanée de femme meurtrie par la douleur
Sur cette joue de femme rurale plus douce que l’étoffe de la meilleure soie
Poser, en signe de reconnaissance, un baiser d’amour
Ce baiser qui contient toutes mes larmes, mes peines mais aussi mes joies, mes rires et mes espoirs
Tu m’as donné la vie et chaque jour, tu combattis pour moi sans relâche
Infatigable, à travers ronces et épines, sentiers tortueux, recouverte de rosée
Au bord des marigots, dans les champs, sur les places des marchés
Mais aussi dans le foyer tu sus te battre pour les siens.
Merci mère pour ce dévouement !

Je grave ces mots pour que l’humanité se souvienne de toi
Pour que la postérité te respecte et te loue, mère soumise mais dévouée :
Femme de la pure tradition africaine
Née dans le creuset de la civilisation séculaire
Eduquée dans la rigueur ancestrale pour servir et conseiller la société,
Tu es le soleil qui éclaire les nuits sombres du chef de famille
Etoile céleste qui veille sur le sommeil candide de l’enfant innocent

Femme au cœur large comme la surface de la terre
Avec patience, douceur et beaucoup de bonté tu éduques l’humanité
Aide et compagne inséparable et fidèle de l’homme depuis la nuit des temps
Inspiratrice des grands hommes de ce monde
A jamais tu seras célébrée, femme du monde entier, femme de l’humanité !
Que Dieu, le créateur divin veille sur toi
Que toutes les mains du monde la bénissent
Et que tous les cœurs se joignent au mien
Que toutes les langues chantent à l’unisson un hymne de vie
Un hymne de paix et d’amour pour ma mère, pour la femme !
Offrons-lui toutes les roses du monde
Ouvrons-lui grands nos cœurs, aimons-la et chérissons-la.