Bernadette Mah Ippet : « J’ai appris  qu’il faut toujours avoir confiance en soi, ne pas douter de ce qu’on fait et de qui on est. »

Membre fondatrice de l’association, ‘’halte aux violences conjugales’’. Et membre active de l’association ‘’OPEN Mali’’ une association qui vient en aide aux enfants démunis dans tout le Mali. Elle intervient comme panéliste dans divers activités de jeunes pour parler de « leadership », et partager son expérience d’activiste. Aujourd’hui nous sommes avec Bernadette-Mah Ippet, une jeune dame engagée pour défense des droits humains.

Parlez-nous de votre parcours

Je m’appelle Bernadette-Mah Ippet je suis Malienno-congolaise, je suis musulmane, célibataire et je travaille pour une agence des Nations Unies.
J’ai un Bachelor en business administration, au-delà de ça je suis une jeune femme active et engagée. J’ai été présidente du parlement national des enfants, et c’est à cette période que s’est développé en moi ce désir de me battre pour les droits humains. Je suis membre de plusieurs associations dont Open-Mali, Halte aux violences conjugales et YALI Mali en tant que almuni du prestigieux programme de Bourse YALI, Mandela Washington Fellowship. Si je devais me décrire en quelques mots je dirai : dynamisme, leadership, ambition, focus et rigueur.

Quels ont été les défis que vous avez relevez en tant que jeune femme activiste ?

Le premier auquel j’ai dû faire face en tant que personne a été de laisser ma vie au Congo, parce qu’à cette époque le Congo était en période post guerre et le pays ne pouvait plus offrir à ma famille et moi un environnement sain, ensuite nous nous sommes installés au Mali où tout était nouveau. J’étais très jeune à cette époque mais je me rappelle à quel point c’était difficile.
Les autres challenges sont dus à ma personnalité et à mon genre; il arrive lorsqu’on évolue dans les associations en tant que femme, que les gens nous imposent certains rôles ou la petite place, mais j’ai toujours été le genre de personne qui ne prend pas la petite place, je prends soit la majeure partie de l’espace soit tout l’espace. Je le revendique parce que j’ai autant de capacités qu’un homme qui occupe des responsabilités, tant au niveau de la société civile que dans les organisations. Je n’ai pas toujours arraché ma place, il y’ a des hommes qui ont reconnu mes compétences et ont accepté de m’avoir à leurs côtés en tant que présidente ou conseillère spéciale ; mais ça n’a pas toujours été facile.

Et quand on est femme et qu’on atteint un certain âge les hommes ont tendance à nous voir comme un morceau de viande, on se fait harceler mais on ne dira pas du harcèlement mais de la drague, et dans certains cas, cela peut être vraiment oppressant.

Il y’a eu énormément de défis mais j’ai réussi à les surmonter, aujourd’hui je me pose des challenges en tant que personne, pour m’améliorer et être comme j’aime le dire : « une meilleure version de moi-même chaque jour qui passe ». Et en même temps je travaille sur des projets pouvant aider société.

Quelle leçon avez-vous  tirez de ces défis ou de votre expérience ?

J’ai appris c’est qu’il faut toujours avoir confiance en soi, ne pas douter de ce qu’on fait et de qui on est.

Quelle est la recette du succès selon vous ?

 La réussite est tout un ‘’ensemble’’, mais il est important de savoir que si on veut réussir il faut avoir confiance en soi, en ce qu’on fait, se remettre en cause pour se perfectionner surtout se fixer et se concentrer sur ses objectifs. Mais il faut beaucoup travailler sa personne, un renforcement de capacités permanent et savoir être patient.
A certains moments de la vie on a l’impression d’être en retard mais comme le dit la citation ‘’il y a le moment des hommes, il y a le moment de Dieu ; tout vient à point à qui sait attendre’’. Si je devais décrire la vie en 4 mots je dirai : sourire, positivité, utilité, planification.

Quels sont vos conseils pour nos lectrices ?

 Les conseils que j’ai pour les jeunes filles, c’est qu’elles doivent se fixer des objectifs, se donner les moyens de les atteindre, bref se canaliser. La société actuelle est pleine de tentations et c’est facile de se trouver là où on ne veut pas. Les objectifs permettent de ne pas se disperser ; et une chose aussi l’entourage, les fréquentations comptent beaucoup.

Peu importe vos aspirations il est important de se fixer des objectifs et rester focus. Discuter aussi avec les aînées peut s’avérer révélateur, car on peut tirer des leçons de leurs expériences. Surtout sachez que la femme est pouvoir, on est des leaders innés, depuis toute petite c’est ce qu’on nous apprend ; il faut savoir gérer ce pouvoir et ce leadership.

Et si je pouvais changer quelque chose dans ce monde, ça serait l’éducation. Le taux d’alphabétisation dans nos pays Africains est faible, avec Open-Mali on essaye de remédier à cela à travers l’inscription et le suivi de 3000 enfants démunis au Mali. Si j’avais des pouvoirs, je souhaiterais que l’un d’eux soit la possibilité d’injecter une bonne dose de bon sens à chacun et j’offrirais une meilleure éducation scolaire à tous les enfants du Mali.

.

2 commentaires

Les commentaires sont fermés.