Fatoumata Bagayoko ou le parcours d’une danseuse militante

photocredit: King Massassy

Nombreux sont ceux qui pensent que la danse n’est pas un métier  pour les femmes ; Fatoumata Bagayoko nous prouve bien le contraire de cette idéologie. Nous sommes allés à sa rencontre, pour en savoir plus sur elle et  son parcours. Voici la womanager story de Fatoumata Bagayoko.

Parlez-nous de vous?

Je suis Fatoumata Bakayoko, je suis la directrice de l’organisation  « Kéné Kura » . Je suis professeur de danse dans les orphelinats et camps de réfugiés.

La cible principale pour mon activité, ce sont les jeunes filles. Je leur enseigne la danse,  l’objectif bien sûr est l’émancipation via la valorisation des danses traditionnelles. Je suis fiancée et mon fiancé aussi est danseur professionnel.

Photocredit: Margo Tamisé

Parcours

J’ai été formée au conservatoire des arts multimédias Balla Fasseké Kouyaté. J’ai  un diplôme de master A. Après j’ai fait d’autres formations (en danse contemporaine et traditionnelle) ailleurs pour améliorer ma  performance.

Pour la danse contemporaine, j’ai été formée au centre de Kettly Noel la première personne ayant initiée la danse contemporaine au Mali.  Et pour la danse traditionnelle j’ai fait ma formation au centre de Kardjigué Laico Traoré et au centre de Karim Togola.

J’ai eu  la chance d’aller à l’étranger  pour des ateliers de formations. J’ai aussi bénéficié d’une année de formation dans une fondation américaine.

Après j’ai  créé mon organisation de danse qui s’appelle «Jiri Ladon ». Ensuite mon premier solo qui se nommait « Fatou tu as tout fait » (le solo parle de l’excision). J’ai présenté la dite pièce  au festival de danse Bamako organisé chaque deux ans et j’ai été lauréate. Ce solo m’a ouvert beaucoup de portes.

Je prépare actuellement une nouvelle pièce qui s’appelle « les sueurs se sont transformés en larme » qui dénonce les souffrances de la femme.

Quel est le défi majeur  auquel vous avez fait face?

 Le défi majeur, c’était de convaincre les parents pour qu’ils inscrivent leurs enfants au cours de danse (gratuitement). Ils ne voyaient pas d’un bon œil la danse.  Par la suite, les choses se sont arrangées. Le centre fonctionne bien, et il y’a de plus en plus d’inscrits (filles et garçons). La danse a fini par séduire beaucoup.

Fatoumata Bagayoko, en repetition. Photocredit: Fari foni waati

Avez-vous les partenaires qui vous soutiennent ?

 Oui évidemment j’ai des partenaires qui me soutiennent, à savoir : l’UNICEF, l’ambassade de suisse et beaucoup d’autres associations. J’ai aussi des amis musiciens, chanteurs, comédiens qui enseignent aux enfants  du centre de multiples choses. Ces amis constituent de véritables soutiens pour moi.

Photocredit: King Massassy

Vos derniers mots ?

Je tiens à remercier tous ces parents qui m’ont fait confiance en me confiant l’éducation culturelle de leurs enfants.

Je tiens aussi encourager toutes ces femmes ou jeunes filles qui veulent devenir danseuses,  je leur dit de ne jamais abandonner leur rêve. Mon centre est et sera toujours ouvert à tous ceux et celles qui souhaitent apprendre les danses.