Portrait de Salimata, une dame qui promène ses jumeaux pour subvenir à ses besoins

Elles se faufilent entre les voitures, arpentent les petites ruelles de Bamako avec leurs jumeaux attachés au dos ou dans les mains pour avoir un peu d’argent. Agée de 32 ans, Salimata Toloba et ses deux jumeaux passent la journée au rond-point de Garantigibougou, une artère très fréquentée de Bamako.

Filaniw b’aw fo » (les jumeaux vous saluent), Salimata s’adressent aux passants avec ces mots qu’on entend à peine dans le vrombissement assourdissant des moteurs. De temps en temps, des personnes laissent glisser quelques pièces qui retentissent dans deux petits bols, un pour chaque jumeau, un garçon et une fille.

Habillé en hijab, Salimata porte ses deux jumeaux. Adama au dos et Awa sur la poitrine et cela tout au long de la journée de 8h du matin à 17h. Une routine journalière pour laquelle la maman a quitté son pays dogon natal pour pouvoir aider sa famille.

« J’envoie de l’argent à mon mon mari et au village. »

Un peu gênée, Salimata avoue qu’au debut elle avait honte de se promener avec ses enfants pour avoir un peu d’argent. « Au début, je n’étais pas d’accord avec la décision de mon mari mais au fil du temps vu notre situation économique, j’ai compris qu’une femme doit travailler pour aider sa famille. » explique Salimata Toloba.

A travers cette activité Salimata assure subvenir à ses besoins. «  Pendant les vendredis je gagne à peu près 2000F et les autres jours ça varie entre 1000F, 1500F, 750F par jour. Parfois je donne un peu d’argent à mon grand frère pour l’aider. » Dit-elle.

« La promenade avec les jumeaux » est une pratique qui divise. Elle est décriée par certains comme étant de la mendicité et adoubée par d’autres comme étant une obligation dicter par la tradition.