Viol : Fatoumata Traoré nous parle de sa fille, droguée et abusée sexuellement par un groupe de garçon au réveillon du nouvel an !

Fatoumata Traoré, 31 ans, regarde avec tristesse les photos de sa fille âgée de quelques mois dans son téléphone portable. Assise, le bébé jovial et souriant tient un doudoune. Une autre photo où elle a 2 ans arrêtée avec un groupe d’enfant, avec une robe blanche et les cheveux soigneusement tressés. Cette tristesse, les mots lui manquent pour la décrire. En effet, elle vient d’enterrer sa fille de 14 ans décédée suite à un viol collectif.

Cette horreur, les maliens l’apprendront officiellement à travers un communiqué du ministère de la promotion, de la femme de l’enfant et de la famille  : « J’ai le regret de vous informer du décès de mademoiselle Korotoumou TRAORE, mineur de 14 ans ce soir 20 janvier 2023 à l’hôpital de Kati, où elle avait été admise le 11 janvier suite à un viol collectif ».

Malgré la douleur, Fatoumata Traoré, commerçante de profession, tient à parler de sa fille.

Née le 7 février 2009 à Kati, Korotoumou Traoré était une fille très timide. « A cause de sa timidité, elle ne pratiquait aucun sport en public. Aussi, elle a toujours refusé de porter les pantalons et des jupes. Elle préférait les robes, les complets de wax et bazins. » nous confie sa mère le regard plein de désespoir. « Elle n’a jamais aimé les tenues de couleur vives comme le rouge. ». Et pour la nourriture, elle n’était pas difficile. Seul le to, ne lui plaisait pas. Elle ne buvait ni thé vert ni infusion.

Koro (son surnom) était inséparable de sa grande sœur, Ouleye, 15 ans. Elle était plus grande de taille que cette dernière. Des fois, elle prenait l’ascendance sur elle : « Il m’arrivait très souvent de lui rappeler que Ouleye était son aînée » nous partage sa mère nostalgique. koro n’avait pas beaucoup d’amie. Elle souhaitait devenir maquilleuse plus tard.

Confiée aux grands-parents à l’âge de 3 ans, elle effectuait souvent les petites courses pour sa grand-maman. C’est au cours d’une commission, que ces bourreaux la découvrent et se donnent comme objectif de « la salir » apprendra plus tard la famille.

« Aucun parent ne devrait voir son enfant subir une telle douleur. Aucun parent ne devrait enterrer son enfant »

Le 31 décembre 2022, elle est invitée à une fête organisée par des jeunes du quartier. Korotoumou, droguée, sera abusée sexuellement par 4 garçons. Le lendemain, très blessée, elle rentre à la maison.  Quelques jours plus tard, ces parents se rendent compte qu’elle a subi des violences sexuelles.

Joint au téléphone, le gynécologue qui l’a consulté a préféré ne pas s’exprimer sur le sujet « L’affaire est à la justice. Je préfère m’en tenir là ».

Deux présumés violeurs sont aux arrêts et l’enquête se poursuit. Fatoumata se bat aujourd’hui pour obtenir justice pour sa fille. « Je voudrais que ceci soit une leçon pour tous et que plus jamais le malheur qui a frappé ma famille, ne frappe une autre » soutient-elle.

Oumar SANKARE