Akim Soul : « pour réussir un évènement, il faut donner la chance et le temps au concept de grandir, de s’améliorer, toujours en phase avec la vision qu’on définit dès le départ ».

Akim Soul par Ramez Aoudé

C’est une référence, un exemple dans le domaine de l’évènementiel. Amoureux de communication/média, le jeune producteur de mode est initiateur de nombreux évènements visant à la promotion et à la professionnalisation de la mode au Mali. Il nous raconte son prodigieux itinéraire dans cet article.

Akim Soul, de vrai nom Ibrahim Guindo est un jeune entrepreneur et producteur de mode malien né le 18 février 1993 à Gao, ville située au nord du Mali.

Après son baccalauréat au lycée technique de Bamako en génie civil, il intègre l’Ecole Nationale d’Ingénieurs (ENI) en 2010. Mais sa passion pour la communication, le pousse à décrocher son diplôme en Marketing-Communication dans une école de commerce de la place à Bamako. Il fonde en 2015, Akim Soul Agency devenu ce jour AS Agency, une agence créative évoluant dans la création de contenu, l’évènementiel et les relations publiques.

Par la suite, Akim crée en 2011 son association « Mali Mode » à travers lequel il aspire à contribuer au développement du secteur de la mode au Mali. Akim Soul est à la base de plusieurs initiatives innovantes :  Pagne Folies, les Journées de la Création, le Mali Mode Academie, le Mali Mode Show qui constituent un rendez-vous annuel dédié aux rencontres entre artisans, marques, designers, artistes, jeunes talents, presse et public.

Akim Soul par DRK et Iso

Womanager. – vous êtes à la base de plusieurs rendez-vous incontournables dans le milieu de la mode, vous êtes un passionné de communication, racontez-nous vos premiers pas dans l’univers de l’évènementiel

Akim Soul. – Le premier évènement que j’ai organisé remonte en février 2012, il y a de cela 11ans. C’était le festival reggae à l’espace culturel Bouna, donc ce métier, je pense que je me suis retrouvé dedans par ce que je suis quelqu’un de très polyvalent. L’évènementiel est l’un des rares secteurs dans lequel tu peux faire plusieurs métiers à la fois. Un producteur d’évènement est en fait un administrateur, un comptable, un responsable logistique, un responsable technique, un responsable artistique et aussi un régisseur.

C’est donc un secteur qui permet de faire le tour de plusieurs métiers, il nourrit sur le plan professionnel (acquérir plusieurs compétences) ainsi que sur le plan personnel (développer des aptitudes de leader, apprendre à gérer des gens, à se gérer soi-même, gérer le temps et avoir confiance en soi). Bref, c’est plusieurs univers en un seul et c’est ce qui m’a vraiment attiré depuis le début. D’évènement en évènement, j’ai fait mon chemin.

Akim Soul par Ramez Aoudé au Mali Mode Show 3

Le monde de l’évènementiel malien n’a plus de secret pour vous, pourriez-vous nous citer quelques défis majeurs du secteur ?

Dans le secteur de l’évènementiel, les cultures, les valeurs sociales et sociétales jouent un rôle important.  Ce qui est autorisé dans certaines pays ne sont pas forcément autorisé chez nous. Le premier défi, c’est l’ouverture d’esprit (les mentalités). Je pense que ce travail est progressif. Aujourd’hui, les gens essayent d’être plus ouvert (mentalement) qu’auparavant cependant il y’a encore du chemin à faire. Aussi il y’ a de plus en plus d’initiatives, d’évènements et c’est ce qui va permettre aux esprits d’être plus réceptifs.

Le second défi est économique, pour faire un évènement il faut de l’argent et les évènements qui rapportent à la fin, il y en a peu, je pense que les professionnels du milieu seront d’accord avec moi. Ce défi est lié à beaucoup de facteurs il y a le contexte économique global du pays, il y a aussi le dynamisme des entreprises. Pour qu’un évènement se fasse, il faut des sponsors et pour cela il faut que ces derniers y voient un intérêt. Malheureusement ou heureusement, au Mali les grandes entreprises détiennent le monopole dans leurs secteurs, il y a donc peu de concurrence. Or, c’est la concurrence qui peut amener une entreprise à vouloir plus de visibilité. Et c’est ce besoin de visibilité qui pousse les entreprises à sponsoriser des évènements.

L’accompagnement de l’Etat est un problème connu de tous. Je ne m’attarderai donc pas sur ce point.

Pouvez-vous nous partager trois conseils pour bien réussir un évènement ?  

Le premier c’est la patience, le deuxième l’organisation. Tout est une question d’organisation, il n’y a pas de magie, il faut être organisé pour réussir un évènement. Enfin la vision. Il faut toujours avoir une vision et ça dès le départ. Clarifier sa vision et rester focus là-dessus. Donner la chance et le temps au concept de grandir, de s’améliorer, toujours en phase avec la vision qu’on définit dès le départ.

Quel message pour les jeunes qui souhaitent se lancer dans l’évènementiel ?

Premièrement, je les incite à suivre leurs passions parce que c’est la passion qui fait tenir quand ça va mal ; c’est la passion qui fait tenir quand l’activité ne rentabilise pas au début ; c’est elle qui nous pousse à être plus exigent envers nous-mêmes et envers les autres.

Et deuxièmement, je leur dis simplement de se bouger (lol), de se former, d’être des guerriers et sortir de leur zone de confort. Rien est simple dans la vie et chaque chose a un prix.

C’est le sujet qui fait couler beaucoup d’encre en ce moment, vous êtes directeur artistique de miss ORTM, que souhaitez-vous apporter à l’édition 2023 de ce grand évènement national ?

On prévoit vraiment un calendrier intensif de formation, de coaching. Que ça soit la mise en scène, la chorégraphie, la prise de parole en public, je pense que les filles n’auront pas de difficulté sur ces points-là. Plusieurs structures et même des particuliers se sont proposés à nous accompagner. Je suis confiant et je sais que les filles feront de leur mieux.