Féminicide : Fatoumata Bouaré (tata) une victime de plus !

Le lundi 18 juillet 2022 à kalaban coura (commune 5 du district de Bamako) un homme est arrêté par la police du 11 -ème arrondissement. L’homme en question est suspecté du féminicide de son épouse Fatoumata Bouaré dite tata enceinte de jumeaux et âgée de 34 ans.

 

L’affaire débute dans la nuit du 17 au 18 juillet 2022 à kalaban coura. Vers 05 h du matin, M. Traoré (appelons-le ainsi) est informé par son voisin du décès de son épouse enceinte (de 08 mois, de jumeaux). Les causes du décès, d’après l’époux : « courte maladie de sa femme dans la nuit ». Le lendemain vers 10h, la famille de Fatoumata Bouaré apprend son décès par sa sœur qui travaille non loin de sa demeure. « Dans la soirée du dimanche, nous avons reçu la visite de notre gendre furieux à cause d’une dispute avec la sœur de tata. Il est venu nous demander d’aller chercher la sœur de sa femme, qu’il menaçait alors de battre jusqu’à ce que mort s’en suive. » la mère de Fatoumata. Inquiète tata contacte ces parents vers 23h pour leur relater les faits. Ce coup d’appel reste le dernier échange de tata avec sa famille.

 

C’est à la morgue que le père de tata découvre le corps de sa fille, les voies respiratoires obstruées. Il décide de contacter la police. Après l’expertise du corps, la police arrête le mari le soir du lundi chez lui. Le parquet de la commune 5 a notifié le monsieur et une enquête s’est ouverte ce jeudi 27 juillet. Il est accusé du meurtre de son épouse. Le suspect nie en bloc les charges qui pèsent contre lui. Il a été transféré à la maison centrale d’arrêt de Bamako, le juge d’instruction va délivrer un mandat de dépôt contre le présumé coupable d’après le parquet de la commune 5. 

Fatoumata Bouaré

Une brave femme est tuée

 

Fatoumata Bouaré est née à koila, dans le cercle de djoro dans la région de Ségou. Elle arrive à Bamako à l’âge de 12 ans avec sa famille. Elle grandit aux côtés de sa mère vendeuse, qui lui enseigne son métier.

Dans sa vingtaine, elle lance un petit commerce de fruits au bord de la route. Et c’est là qu’elle est découverte par le voisinage.

De taille moyenne, mince, teint foncé et souriante, Fatoumata est mère de 3 enfants (2 filles biologiques et une adoptive). Mariée depuis 08 ans, le mariage de Fatoumata traversait des moments difficiles. « Nous avons supplié Fatoumata à maintes reprises de quitter son mari. Il la violentait régulièrement, la battait et l’humiliait. J’ai tant de fois demandée à ma fille de partir. Elle a toujours refusé de quitter son mari. Pour elle, c’était normal de vivre la violence dans le ménage. Elle me répondait à chaque fois que tous les mariages étaient pareils et qu’elle préfère rester avec son mari. Elle croyait dur comme fer que le temps arrangerait les choses. Hélas, il en a été autrement. Nous n’avons jamais mis de pression sur notre fille pour qu’elle reste dans un mariage qui ne marchait pas au contraire, nous avons fait de notre mieux pour qu’elle parte… » nous confie la mère de Fatoumata.

 

Fatoumata Bouaré était une femme très active et économiquement autonome. Elle tenait une boutique. Elle vendait 3 à 4 sacs d’arachide par jour. Elle était appréciée par le voisinage et respectée par la communauté. « Je connais tata depuis qu’elle vendait des fruits au bord de la route. Elle a toujours été gentille et respectueuse. Une brave femme. J’espère que justice sera faite et que la vérité sera établie sur cette affaire. » nous confie une voisine.