Le parcours amoureux d’une jeune malienne qui se découvre !

L’amour, précisément la relation amoureuse, est un concept difficile à cerner pour beaucoup de personnes. La preuve : beaucoup d’entre nous grandissent avec la conviction de tomber sur l’âme sœur (l’amour inconditionnel et véritable) un jour.
Mais bon ! Dans le contexte malien, on attend surtout d’une fille qu’elle trouve un mari et d’accomplir son devoir conjugal (faire des enfants et se soumettre aux exigences sociales). Cette réalité est aussi vraie pour les garçons. Donc, pour beaucoup, le concept de l’amour est postérieur au mariage : on se mari, avant de s’aimer.

Ceci trouve son explication dans le fait que chez nous on a tendance à penser que l’amour est une invention occidentale. C’est d’une part pour ça que le mariage arrangé est fréquent dans nos sociétés. Pour celles et ceux de ma génération, les choses ont un peu évolué. Ce qui m’amène à vous parler du parcours amoureux d’une jeune malienne qui se découvre et dont la conception de l’amour a changé au fil des expériences.

Mes amours d’adolescente

Quand j’étais adolescente, le concept « relation amoureuse » me semblait très floue. C’est à croire que n’y comprenais rien !
Pour moi, il y’ avait la théorie caractérisée par ce que je voyais à la télé ou lisais dans les livres. De l’autre côté, j’étais confrontée par la réalité de ce qui se passait autour de moi, notamment à l’école. Des relations amoureuses souvent conflictuelles, opposant les uns aux autres.

La perplexité engendrée par cette sorte de dilemme m’a donc poussé à rester loin des histoires d’amour et à observer ce qui se passait autour de moi. J’ai appris qu’il y’avait un sacré décalage entre la réalité quotidienne et la réalité audio-visuelle. Une disparité difficile à saisir pour l’adolescente que j’étais.

Parlons de mes débuts en amour…

Cet article n’a pas la prétention de poser un jugement de valeur envers quiconque. Je tiens juste à partager mes réflexions et mes ressentis sur les relations amoureuses qui ont régi ma vie.

Commençons par la première alors !

C’était à l’université et j’avais entre 20 et 21 ans. De la théorie, j’étais plongée en plein dans la pratique. Déjà, le premier regard, le cœur qui bat vite quand on croise le regard de son amoureux, les papillons dans le ventre ; j’en étais loin. Je n’ai jamais expérimenté aucune de ces sensations. Alors même qu’on entend à gauche et à droite que ce sont là les signes de l’amour. Une chanson qui ne résonne pas de la même manière pour tout le monde visiblement !

• Une vérité que j’ai apprise, c’est que la première expérience « amoureuse » , appelons-le ainsi détermine la suite de notre parcours amoureux. Et c’est une chose qu’on ne réalise pas souvent.

Au fil, des années, j’ai expérimenté des relations. Pour moi, les relations amoureuses sont toutes des expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Toutes ces expériences ne se ressemblent pas, mais la chose essentielle à retenir c’est qu’elles nous aident à découvrir qui nous sommes et à savoir ce que nous voulons exactement. Dans l’absolue, je dirais que nos choix amoureux ne nous définissent pas, mais ils nous disent plein de choses sur nous-mêmes.

Et aujourd’hui……

Je ne peux pas dire que les choses sont très nettes mais elles ne sont pas aussi floues qu’auparavant.

• J’ai appris que l’environnement socio-économique dans lequel nous sommes détermine nos choix amoureux et nos décisions amoureuses. Nous n’avons pas toutes-tous les mêmes besoins ou désirs. Certaines.ains cherchent la sécurité, l’estime chez l’autre, la protection…. Et d’autres, des émotions comme la connexion, la correspondance.

Quoi qu’il en soit :

• Je sais aujourd’hui que la première personne à aimer c’est soi -même. Au-delà de toute considération narcissique, je pense que la personne avec laquelle on doit être profondément amoureuse, c’est soi – même. Car il faut savoir écouter son cœur et son esprit pour en connaitre les forces et les faiblesses.

On dit souvent que le romantisme est féminin. Aimer de tout son cœur est purement un truc de femme. LOL. Je ne pense pas. Certains facteurs expliquent certes le fait que les femmes soient plus dévouées à l’amour que les hommes dans les sociétés patriarcales. Le conditionnement patriarcal fait que les attentes des femmes soient basses (en termes d’amour …). Il suffit qu’un homme nous regarde pour qu’on se sente exister, il suffit qu’un homme nous adresse la parole pour qu’on se sente importante. Dans une société féministe (juste et égalitaire) les expériences amoureuses seront bien différentes pour les femmes et les hommes. Mais bon, nous n’en sommes pas encore là. Revenons donc à nos moutons…

Si nous naissons libre et égaux, devant Dieu et devant les hommes, nous ne sommes pas tous égaux devant l’amour.
Car nous ressentons et vivons les choses différemment. Il n’y a pas d’instrument de mesure universel. A chacune-chacun de trouver son tempo et à définir ce qui lui convient. Et si vous avez longtemps été aussi confuse que moi sur le sujet, LOL. Sachez qu’on est nombreuse-nombreux dans cette situation.

L’amour n’est pas quelque chose qu’on trouve, c’est quelque chose qui existe en nous. Ce n’est pas à l’autre de nous montrer le chemin pour l’atteindre c’est à nous de le découvrir. Aujourd’hui j’apprends à m’aimer avec mon propre cœur et à me voir à travers mes propres yeux.